Intervention aux assises régionales de l’éducation à l’environnement vers un développement durable

Je suis très heureux de d’ouvrir ces Assises régionales de l’éducation à l’environnement vers un développement durable de Provence Alpes Côte d’Azur.
Je remercie mon amie ANNICK DELHAYE, Vice-Présidente de la région déléguée à l’Ecologie, l’Environnement et au Développement Durable, pour ses mots d’accueil amicaux.
Je partage son point de vue sur la vague médiatique, si nos sociétés mondiales peuvent être comparées au Titanic. Leur avenir se joue tout autant dans la salle des machines que dans la salle de bal. Je tiens ici à rendre hommage aux soutiers du développement durable.
En invitant Mme YONLI la Présidente de Planet’Ere, pour ouvrir les travaux vous avez fort justement placé l’éducation dans son contexte international. Il s’agit bien entendu d’habiter ensemble notre planète et donc développer les connaissances et les coopérations internationales nécessaires. Le réseau Planète ère qui se situe dans l’espace francophone développe de ce fait la double composante environnementale et culturelle.
Toujours au niveau du cadre international, la Décennie des Nations Unies de l’éducation en vue du développement durable se décline pour notre pays dans la Stratégie adoptée à Vilnius le 18 mars 2005 par la Commission économique pour l’Europe des Nations Unies. MICHÈLE JOUHANEAU de la Délégation développement durable était hier à Genève pour la préparation de la conférence de Belgrade.

Le passage de l’EEDD à l’EDD contribue à un double élargissement.

– Le premier élargissement vise l’éducation et la formation tout au long de la vie et nous sort de l’exclusivité du monde des jeunes voire du monde scolaire.
– Le second élargissement est thématique. Mais abandonner l’environnement ne signifie pas sa dilution dans un concept vague de développement durable, mais implique de conforter le pilier environnemental dans une approche qui s’élargir par ailleurs à d’autres composantes sociales, culturelles, économiques, dans la production comme dans la consommation.

Mais parlons d’abord d’environnement :
La Charte de l’environnement désormais dans la constitution française et introduit le droit de chacun de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé et le devoir de toute personne de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement. Elle vise l’éducation à l’environnement dans son article 8 « L’éducation et la formation à l’environnement doivent contribuer à l’exercice des droits et devoirs définis par la présente Charte. » Il ne s’agit donc pas d’une éducation descriptive de l’environnement mais engagée dans la responsabilité et l’action.

L’éducation à l’environnement cadrée par la circulaire de juillet 2004 est effective à l’Education nationale depuis la rentrée 2004.
Désormais, dans chaque académie, des comités de pilotage académiques, sous l’autorité du recteur, organisent la formation des enseignants, des chefs d’établissement et des personnels administratifs, s’appuient sur des personnes relais pour recueillir et diffuser des ressources relatives à l’EEDD, et favorisent les démarches partenariales.
Pour l’année scolaire 2005-2006, on note un accroissement très important du nombre de formations « environnement et/ou développement durable » inscrites dans les plans académiques de formation (PAF) à destination des enseignants et personnels d’établissements scolaires. Les nouveaux programmes d’enseignement, qui prendront effet pour la rentrée scolaire 2006-2007, comporteront tous, de manière explicite, des éléments relatifs au développement durable.

Sur le plan du développement durable ensuite :
La Stratégie nationale de développement durable actualisée par le Comité Interministériel pour le Développement Durable du 13 novembre dernier vise, en cohérence avec la Stratégie Européenne de Développement Durable, sept défis clés à relever :

– Changement climatique et énergie propre
– Transport durable
– Production et consommation durables
– Conservation et gestion des ressources naturelles
– Santé publique, prévention et gestion des risques
– Inclusion sociale, démographie et immigration
– Pauvreté dans le monde et défis internationaux en matière de développement durable

L’éducation est identifié dans la stratégie comme un moyen pour contribuer à relever ces défis. La SNDD vise en effet à « permettre à tous les citoyens de devenir des acteurs du développement durable grâce à l’éducation et la formation tout au long de la vie. »
Cet objectif global se décline en quatre objectifs stratégiques :

– Permettre à l’ensemble des citoyens d’acquérir les connaissances nécessaires pour contribuer au développement durable
– Promouvoir la cohésion sociale en garantissant l’égalité des chances par la formation
– Réduire la fracture numérique et développer les technologies de l’information et leur usage
– Promouvoir la prise en compte du développement durable et la transition vers celui-ci par toutes les formes d’éducation et de formation

La SNDD actualisée consolide le dispositif d’éducation : « les connaissances et des attitudes qui contribuent à la prise en compte des enjeux pour l’environnement et le développement durable » feront partie du socle commun de connaissances et de compétences, qui entrera en application pour la rentrée 2007. « Maîtriser le socle commun c’est être en mesure de comprendre les grands défis de l’humanité, la diversité des cultures et l’universalité des droits de l’homme, la nécessité du développement et les exigences de la protection de la planète ».

J’ai voulu introduire ces propos par les cadres international et national. Mais je souhaite en conclusion saluer les initiatives prises au niveau territorial et régional. La dimension de proximité est essentielle pour l’exercice des responsabilités qu’évoque la charte.
C’est pourquoi la SNDD vise le développement cadres partenariaux régionaux, à travers des conventions-cadres régionales ou chartes régionales pour l’EEDD, élaborés et signés conjointement entre les services de l’Etat, les établissements publics, les collectivités territoriales, le secteur associatif et le secteur socioéconomique. De telles conventions se mettent en place dans un nombre croissant de régions.

Je tiens donc à saluer les efforts menés dans le cadre de la plate-forme régionale de concertation pour l’EEDD. Et je considèrerai avec intérêt les conclusions de vos travaux, notamment la déclaration d’engagement des participants.

Je conclurai sur ce point. Le développement durable est un processus doublement participatif. Participatif dans l’élaboration des décisions et participatif dans la mise en œuvre, elle nécessite donc un engagement de tous.
La SNDD 2003-2008 la première du genre en France était principalement axée sur l’engagement de l’Etat. Sa révision qui se préparera à partir de juin prochain devra être nationale c’est-à-dire engager de l’ensemble des composantes de la nation.
Je souhaite dès maintenant renforcer ou engager des coopérations entre l’Etat et les collectivités sur des thèmes comme :

– L’éducation en vue du développement durable
– La formation professionnelle
– Les Agendas 21 locaux et le cadre de référence qui a une composante éducation
– Les marchés publics et l’écoresponsabilité
– Les outils d’évaluations des projets
– C’est le sens de ma présence ici.

Je vous remercie de votre attention, et vous souhaite des travaux fertiles.

Source : http://www.ecologie.gouv.fr/Assises-regionales-de-l-education,6749.html