Régression dans la politique forestière stéphanoise

Le Conseil municipal de Saint-Etienne a adopté le 5 juillet un plan de gestion pour la forêt communale de Saint-Etienne jusqu’en 2029 sur la base principale de l’exploitation du bois. Les générations passées ont légué une forêt communale qui protège la ressource en eau et qui permet l’accès des stéphanois urbains à une zone naturelle proche. Les générations futures se retrouvent avec une forêt d’exploitation.

Alors qu’un accord vient d’être signé au niveau régional le 25 mars 2010 , y compris avec la forêt privée, fixe un objectif de 10% de zone laissée en libre évolution (sénescence), dans la forêt stéphanoise publique dont l’objectif est la protection, dont le relief accidenté limite les accès les zones de sénescence ont été limitées à 3,8 %.

Le plan considère qu’une cartographie des habitats naturels « mériterait » d’être faite. C’est stupéfiant d’élaborer un plan de gestion pour 20 ans sans avoir une cartographie précise. Il est simplement prévu un budget de 2 000 € hors taxes par an pour l’estimation de la biodiversité et le suivi (le suivi des îlots, les études faune-flore, etc.) autant dit rien du tout. L’équilibre faune-flore ne sera pas garanti par des études scientifiques mais par … l’augmentation des attributions du plan de chasse. Le public est plus considéré comme un gêneur qui doit avoir son accès limité.

Au lieu de reconnaitre la vocation plurifonctionnelle de la forêt stéphanoise, et maximiser les services écologiques, en basant la gestion sur la connaissance scientifique et la pédagogie vis-à-vis du public, la ville de Saint Etienne choisit une forêt d’exploitation et de rapport.

Le fait que les liens entre la ville et la FRAPNA se distendent explique aussi l’évolution politique de la municipalité, qui délaisse l’écologie globale au profit d’une pseudo écologie urbaine basée sur un discours sur les citoyens et l’eau ou les déchets et des expositions photos. C’est bien entendu aux antipodes du Grenelle de l’Environnement.

Le groupe auquel j’appartiens a voté contre ce rapport qui a pourtant malheuresuement été adopté.