Bataille sur les normes automobiles

La Commission européenne devrait proposer « une norme de 120 g de CO2 par kilomètre, en 2012, pour les nouveaux véhicules ». Une telle norme équivaut à une consommation de 4,5 litres/100 km pour un moteur diesel (ou à 5 l/100km pour un moteur essence).
La chancelière allemande s’oppose pour soit disant défendre son industrie automobile.
Pour en rajouter Stavros Dimas, le commissaire européen à l’Environnement, vient d’annoncer son intention de remplacer sa Mercedes Benz de fonction par un modèle moins polluant, vraisemblablement une hybride japonaise.
Les industriels européens de l’automobile sont en faveur d’un objectif de 140 g de CO2/km à l’horizon 2012, bien au-dessus de l’engagement volontaire.

Est-ce si inaccessible ?

Le parc des automobiles neuves vendues en France a l’une des consommations et des émissions de CO2 par km les plus faibles d’Europe 150 g de CO2/km en 2004 contre 161 pour l’Europe des 15, c’est-à-dire inférieure de 11 g CO2/km à la moyenne européenne, et très inférieure à celle, par exemple, du Danemark (166), de l’Allemagne (173) ou de la Suède (198).

Les constructeurs française sont dans le peloton de tête des vendeurs des voitures les moins polluantes. Les voitures vendues par les constructeurs français en France (actuellement 145 g CO2/km) se rapprochent (diminution de 1 g/an ) des objectifs volontaires déjà fixés par l’Europe pour 2008 (140 g CO2/km) et 2012 (120 g CO2/km).

En 2005, les constructeurs avaient pour leurs ventes européennes les résultats suivants : Fiat 145 g, PSA 145,6 g, Renault 148 g, GM 157,6 g, Toyota 159 g, Ford 161,7 g, Volkswagen 162,1 g, Daimler 178 g et BMW 186 g.
On peut remarquer que si le modèle spectaculaire hybride Toyota Prius n’emmet que 104 g de CO2/km) l’ensemble de la gamme de Toyota est à 159 g.

Certes les véhicules hybrides sont chers. Mais on sait bien que la consommation automobile haut de gamme est une consommation ostentatoire, un signal social plutôt qu’une utilité réelle.
Au nom du principe de responsabilité commune mais différentiée, les voitures haut de gamme devraient être toutes hybrides et les plus petites voitures moins chères avec une motorisation plus légère (la Smart n’emmet que 101 g de CO2/km). Mettons en phase la demande et l’offre avec les exigences des changements climatiques.

Mais nos constructeurs ne se trompent-ils pas dans leur stratégie, au lieu de valoriser leur performance ils régressent. Je viens d’adresser un courrier à Carlos GHOSN, le Président de NISSAN et de RENAULT, pour protester contre la publicité offrant durant ce premier trimestre, 50 000 km de carburant pour l’achat d’un X-TRAIL Columbia 2.2 dCi 4×4 neuf, un véhicule qui emmet plus de 200 g CO2/km. Cela constitue une incitation à la consommation d’énergie et la pollution.
Cette proposition commerciale survient quatre ans après une campagne télévisuelle « Roulez sans compter », incitant à une utilisation systématique d’un véhicule RENAULT, pour des déplacements urbains de proche voisinage, et deux ans après la campagne « Bouger ça enrichit, 40 000 km de carburant offerts pour l’achat d’une RENAULT Mégane dCi ». J’avais déjà adressé le 14 janvier 2005 à Louis SCHWEITZER, le prédécesseur de M. Carlos GHOSN, semble-t-il sans effet, sur les publicitaires de ces marques qui n’ont rien compris à la responsabilité sociale de leur entreprises devant les changements climatiques.