Echec de la CDD 15

La 15ème Commission du développement durable qui s’est déroulée du 30 avril au 11 mai au siège des Nations Unies à New York s’est soldée par un échec (voir le suivi sur Médiaterre). Elle portait sur quatre sujets : l’énergie pour un développement durable, le développement industriel, la pollution de l’air et de l’atmosphère, et le changement climatique. L’Union européenne par la voix de la présidence allemande a refusé de signer le texte final. C’est une très mauvaise nouvelle. Fallait-il accepter un texte peu satisfaisant sur l’énergie mais qui avait quelques aspects positifs par ailleurs où ouvrir la crise institutionnelle ?

La Commission du Développement Durable des Nations Unies (CDD) est une commission du Conseil Economique et Social des Nations Unies (ECOSOC), créée par l’Assemblée générale des Nations unies de décembre 1992, pour assurer le suivi des engagements pris lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992, puis du Sommet de Johannesburg en 2002.

Malgré ses faiblesses la CDD est l’unique enceinte de concertation multi-acteurs en matière de développement durable au niveau mondial. Les négociateurs attitrés de la convention climat ont rechigné de venir aux deux sessions de la CDD qui venaient sur leurs plates-bandes, mais les mécanismes de la convention climat ne sont pas faits pour intervenir sur les politiques énergétiques ou industrielles. Mais bien des pays refusent de voir la CDD jouer un rôle.

La question institutionnelle posée tant au niveau international que nationale c’est comment mettre en place les approches systémiques et intégratrices du développement durable sans qu’elles apparaissent une agression extérieure pour les politiques sectorielles.
Au niveau des pays, ce sont les stratégies nationales de développement durable (SNDD) qui permettent aux pays de conduire le changement, de coordonner l’ensemble de leurs politiques. Le texte reconnaissait ce rôle pour chacune des politiques sectorielles discutées à cette session. La France est considérée comme un pays exemplaire, non seulement pour sa SNDD, mais surtout pour avoir été le premier pays à faire mener une revue de sa SNDD par des pays pairs et imité depuis par les Pays-Bas et la Corée du Sud. Ce processus innovant est promu par les Nations Unies, l’Union européenne et la Francophonie. Il avait été un moment retenu dans les conclusions de la CNDD.

La France doit jouer un rôle pour sortir le développement durable et la CDD de l’ornière. Les deux prochaines sessions de la CDD (CDD 16 pour le diagnostic et CDD17 pour les politiques) devraient porter sur l’agriculture, le développement rural, les terres, la sécheresse et la désertification, et l’Afrique, tous thèmes importants pour notre pays. Qui plus est en présidant l’Union européenne le deuxième semestre 2008 la France aura la responsabilité de la rédaction des propositions politiques européennes pour la session de la CDD 17.