Les deux campagnes de Maurice Vincent et Gilles Artigues ont joué les beauseignes.
Beauseigne est une expression du « patois » de Saint-Étienne, qui signifie littéralement le pauvre, la pauvre, bichette. C’est un peu l’équivalent du peuchère de Marseille. Cette exclamation de pitié serait un diminutif de beau seigneur Jésus. (source wikipedia)
En affichant un manque d’ambition, ces deux candidats ont encouragé ce défaut stéphanois l’esprit beauseigne qui est une vraie résistance au changement.
Maurice Vincent considère qu’il y avait un décalage avec la réalité de terrain, il a fait campagne contre ce qu’il appelait la folie des grandeurs de Michel Thiollière.
Le soir de son élection il a expliqué son succès par « la peur des stéphanois devant la mégalomanie du maire ». Qui a encouragé cette peur ? Il veut faire petit.
Valoriser les réalisations et les succès stéphanois, c’était de l’autosatisfaction pour Gilles Artigues. Il fallait, selon lui, répondre aux attentes des quartiers. Lui aussi a encouragé la vision minimaliste de la politique. Il fallait encourager les personnes âgées à sanctionner le maire pour avoir changé la place de leur arrêt de bus.
La conjonction des deux opposants à Michel Thiollière a réduit le niveau de la campagne. Le Progrès a organisé un seul débat thématique, sur le vélo. Il n’y a eu nulle place pour réfléchir à l’avenir économique de la cité et confronter les visions.
Pour pouvoir financer les quartiers et la solidarité, il faut aussi un projet de développement économique ambitieux, d’attractivité pour les entreprises et les emplois. Il faut maintenir et attirer à Saint-Étienne les jeunes générations. Les grands projets urbains y contribuaient. Je pensais y participer en faisant du développement durable un vecteur de développement économique en s’appuyant notamment sur la rénovation urbaine et le design. Mais c’était parler dans le désert.
Maurice Vincent, professeur d’économie stéphanoise, a toujours évoqué le développement économique, mais sous un angle théorique, sur l’analyse des problèmes mais pas sur l’action. Poussera-t-il sa volonté de réduction des ambitions jusqu’à arrêter le design, à mettre la pédale douce sur la rénovation de l’habitat.. ?